Le Royaume-Uni a exercé une influence certaine dans les développements technologique, commercial et artistique du cinéma. Cependant, le cinéma britannique a souvent suscité un débat au sujet de son identité culturelle par rapport aux influences du cinéma américain. C'est pourtant au cinéma britannique que l'on doit quelques-uns des plus grands réalisateurs, comme Alfred Hitchcock, David Lean, Ken Loach, Stephen Frears, et des acteurs parmi les plus marquants comme Charles Laughton, George Sanders, Laurence Olivier, Dirk Bogarde, Deborah Kerr, Richard Burton ou l'Écossais Sean Connery. Parmi les artistes britanniques, bon nombre ont pu faire carrière de l'autre côté de l'Atlantique comme c'est le cas d'Audrey Hepburn ou Cary Grant ou des réalisateurs Ridley Scott ou Christopher Nolan. À l'inverse, le cinéma britannique a accueilli certains réalisateurs américains comme Joseph Losey ou James Ivory, qui ont si bien su s'y fondre qu'ils passent communément pour britanniques.
De nombreux cinéastes émergent dans le cinéma populaire des années 1930, signant quelques beaux films (Goodbye Mr Chips). Alfred Hitchcock, qui était déjà placé parmi les jeunes réalisateurs britanniques de tout premier plan, confirme ce statut avec des thrillers incontournables (Les 39 marches, Une femme disparaît), avant de partir pour Hollywood. Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, le cinéma de propagande donne aux Britanniques une idée de l'enjeu du combat (Le lion a des ailes). L’industrie cinématographique atteint de nouveaux pics de créativité pendant les années d’immédiat après-guerre (Brève rencontre, Une question de vie ou de mort, Noblesse oblige, Le troisième homme).
Commencés à la fin des années 1940, les films de comédie connaissent un franc succès dans les années 1950 (Tueurs de dames, De l'or en barres) avec la présence d'un Alec Guiness so british. Par ailleurs, Le pont de la rivière Kwaï , sorti en 1957, marque un tournant dans la carrière de David Lean, qui deviendra dans les années 1960 le réalisateur spécialiste des grands tableaux épiques. Dans les années 1960, les studios britanniques produisent des films qui témoignent d’une attitude plus libérale vis-à-vis du sexe (Alfie, le dragueur). C'est ainsi que Blow-up d'Antonioni, Répulsion de Polanski, et plus tard Love de Ken Russell brisent les tabous entourant la représentation du sexe et de la nudité à l’écran. Dans le même temps, les producteurs combinent le sexe avec décors exotiques, violence désinvolte et même humour auto-parodique dans la série triomphale des James Bond interprété par Sean Connery (Opération tonnerre). Michael Caine incarne un espion à lunettes dans une série de films d’espionnage plus pessimistes (Ipcress danger immédiat). A cette époque, le Royaume-Uni attire des cinéastes d’outre-Manche, comme Stanley Kubrick (Orange mécanique) ou Joseph Losey (The servant). Le succès de ces films encouragent les studios américains à investir dans la production cinématographique britannique (Lawrence d'Arabie, Khartoum).
Dans les années 1970, une crise frappa l’industrie cinématographique au Royaume-Uni , malgré quelques succès (Le crime de l'orient-express, Midnight express). La décennie suivante commence avec la pire crise que l’industrie ait jamais connue au Royaume-Uni (seulement 31 films produits en 1980, puis 24 en 1981), avant de connaître quelques succès (Gandhi, La déchirure, Brazil, Un poisson nommé Wanda).
Alors que le taux d’audience dans les cinémas est en augmentation au Royaume-Uni au début des années 1990, les films britanniques sont peu nombreux à rencontrer un succès commercial significatif, même sur le marché national. Toutefois, parmi les exceptions qu’il convient de citer, on trouve Retour à Howards End, The crying game et Beaucoup de bruit pour rien. Une nouvelle soif du public pour des comédies britanniques donne naissance aux comédies romantiques (Coup de foudre à Notting Hill) et aux comédies populaires (The full Monty).
Le nouveau siècle est une période relativement faste pour l’industrie cinématographique britannique, bon nombre de films ayant trouvé une large audience internationale (Love actually, The queen, Le dernier roi d'Ecosse). Cette décennie voit l'apparition de la série des Harry Potter, co-financée grâce à des fonds américains (Harry Potter à l'école des sorciers). Les films d'animation (Vaillant, pigeon de combat), les films fantastiques ( 28 jours plus tard), les comédies policières (Hot fuzz) obtiennent une reconnaissance tant critique que publique.
Parmi les réalisateurs britanniques qui émergent à ce siècle, on peut citer Paul Greengrass (Bloody Sunday), Michael Winterbottom (24 hour party people), Stephen Daldry (Billy Elliot) et Shane Meadows (This is England). De nombreux acteurs et actrices britanniques ont occupent une place importante dans le cinéma international: Ewan McGregor (The ghost writer), Tilda Swinton (We need to talk about Kevin), Colin Firth (Le discours d'un roi), Ralph Fiennes (The constant gardener). |
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